La Rhizarthrose: qu’est-ce que c’est ?
La rhizarthrose est synonyme d’arthrose trapézo-métacarpienne : c’est l’usure du cartilage de l’articulation qui lie le pouce au poignet. La rhizarthrose touche principalement les femmes après la ménopause (1 femme sur 3) mais peut aussi faire suite à une fracture de cette articulation.
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Symptômes de la rhizarthrose
Les douleurs sont localisées à la base du pouce et sont souvent mécaniques : lors de la mobilisation ou lors de la pince. Il devient alors difficile d’effectuer des gestes banals de la vie quotidienne comme ouvrir une bouteille ou tourner une clé dans une serrure. Les douleurs peuvent être permanentes dans les crises inflammatoires ou s’il existe une pathologie rhumatismale sous-jacente. Dans les cas plus sévères, le pouce s’enraidit et se déforme.
Diagnostic de la rhizarthrose
La rhizarthrose est diagnostiquée à l’aide d’une radiographie. Le cartilage n’est pas directement visible sur une radiographie ; le diagnostic sera posé via des signes indirects : diminution de l’espace entre les deux os (trapèze et premier métacarpien), ostéophytes (becs de perroquet), subluxation du premier métacarpien (décalage de l’os), etc (schéma 1). La radiographie permet aussi de classifier la rhizarthrose selon des stades de sévérité qui vont participer à la prise de décision thérapeutique.
Traitement médical de la rhizarthrose
Il est toujours indiqué en première intention.
Antalgiques
La prise d’anti-douleurs permet de soulager les douleurs lors des épisodes de crises inflammatoires (antalgiques de pallier 1 voire 2, anti-inflammatoires en application locale ou par voie orale).
Orthèses
Infiltrations
Kinésithérapie
La kinésithérapie permet de diminuer la douleur d’un épisode inflammatoire et dans les cas d’arthrose débutante avec subluxation, le renforcement musculaire des muscles stabilisateurs permet dans certains cas de ralentir la vitesse de progression de l’arthrose.
Traitement chirugical de la rhizarthrose
En cas d’échec du traitement médical et persistance des douleurs, un traitement chirurgical peut être proposé. A ce jour, il n’existe pas la possibilité de remplacer le cartilage.
Plusieurs techniques chirurgicales existent ; les principales sont :
Le nettoyage articulaire sous arthroscopie
Réservé aux crises inflammatoires persistantes sur une rhizarthrose peu évoluée radiologiquement. En post-opératoire, une orthèse est à porter à visée antalgique et la mobilisation sera effectuée dès que possible. Le délai de récidive des douleurs est variable selon les patients. Les risques spécifiques sont une perte de la sensibilité de la peau autour des cicatrices (souvent transitoires) et la reprise chirurgicale pour une technique plus invasive (ci-dessous).
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La trapézectomie
Cette intervention consiste à retirer l’os trapèze afin d’éliminer le frottement entre les deux os. En post-opératoire, une immobilisation de 3 semaines est préconisée. Les risques spécifiques sont des troubles sensitifs de la peau (souvent transitoires), la récupération lente de la mobilité, la perte de force de la pince pouce-index, une tendinite des tendons extenseurs du pouce (tendinite de De Quervain) et plus rarement, un raccourcissement du pouce engendrant un frottement entre le métacarpien et le scaphoïde.
L’arthroplastie prothétique (ou prothèse trapézo-métacarpienne)
Cette intervention consiste à retirer l’articulation trapézo-métacarpienne et à la remplacer par une prothèse. Les contre-indications classiques sont l’allergie aux métaux, les antécédents d’infection articulaire, une perte de hauteur du trapèze, … En post-opératoire, une immobilisation de 3 semaines est préconisée. La récupération de la mobilité et de la force est meilleure et plus rapide qu’avec la trapézectomie mais il existe des risques spécifiques car liés à la présence de matériel. Ces risques restent toutefois rares : infection, tendinite de De Quervain, luxation, descellement (non intégration de la prothèse dans l’os), usure, allergie… nécessitant pour la plupart une reprise chirurgicale pour remplacer un composant de la prothèse ou pour réaliser une trapézectomie.
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Illustrations originales : Dr Matter-Parrat
Infographies : L. Pinaud – IM2S
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